Si vous deviez nous faire un résumé de ce qu’est le Zetros, que diriez-vous ?
Le Zetros est un véhicule polyvalent qui se situe entre l’Actros et l’Unimog. Il va trouver sa place dans les situations tout-terrain, surtout dans les endroits difficiles, là où les Actros ne passent pas et là où les Unimog sont trop petits pour les charges utiles. Si on doit le comparer, on dira que c’est un gros Unimog qui a plus de charge utile et de bonnes capacités tout- terrain.
Après tout ce qu’on vient de voir lors de la présentation et des essais du Zetros, doit-on déduire que c’est un camion qui n’a pas d’équivalent chez vos concurrents ? Nous faisons allusion, bien sûr, à la conception et aux prestations de ce véhicule …
Non, pour l’instant, le Zetros n’a pas d’équivalent. C’est un modèle tout à fait nouveau et c’est pour cela que nous l’avons placé comme produit de niche entre l’Actros, qui a de nombreux concurrents, et l’Unimog qui, de son côté, n’en a pas du tout, au vu de sa conception et de son utilisation.
Et quelle est la clientèle visée par ce camion ?
Nous visons des entreprises activant dans différents secteurs, dont celui de l’énergie ou du transport de matériel dans des endroits difficiles où les autres camions ont du mal à accéder ou ne peuvent pas accéder du tout. On peut également l’utiliser pour aller dans des pistes très difficiles, par exemple pour l’exploitation minière. En fait, le Zetros peut être utilisé dans tous les domaines du poids lourd normal qui se trouve confronté à des conditions difficiles et dans le domaine de l’Unimog où on a besoin d’une charge utile plus grande, parce que les capacités de l’Unimog sont limitées.
Au vu de toutes les charges dont est investi le Zetros, n’aurait-il pas été plus opportun de lui concevoir un plus gros moteur, notamment pour certaines missions qui risqueraient de stresser le turbo ?
D’abord, l’histoire du turbo qui stresse, c’est du passé. A ce niveau, la technologie est assez avancée pour éviter toute mauvaise surprise. Quant au moteur du Zetros, c’est un 330 Ch qui est adapté à l’utilisation de ce camion, quelle que soit la situation à laquelle il est confronté. On n’a pas eu encore de demande pour de plus gros moteurs, mais si un jour, un plus gros moteur devait être demandé avec des quantités suffisantes, on va le construire sans problème. Ne vous en faites pas à ce sujet, nous avons déjà tout dans les tiroirs (rire).
Le Zetros a fait son apparition en Algérie en décembre dernier, à l’occasion du salon du véhicule industriel. Qu’en est-il depuis à propos de la réaction des professionnels qui seraient éventuellement intéressés par les services de ce camion ?
Il faut d’abord savoir qu’il y a quatre ans, j’avais déjà prêté à la DGSN, et aussi au MDN, le Zetros au stade de prototype et qui s’appelait alors le S200. Ils ont pu donc faire leurs essais et ces essais s’étaient avérés très concluants. Avec la fabrication en série, nous avons effectivement fait la présentation du Zetros au mois de décembre 2009 au salon du véhicule industriel. Nous y avons enregistré un immense intérêt pour ce véhicule et on attend les commandes.
Mais vous avez sans doute des cibles prioritaires en Algérie …
En ce qui concerne les cibles prioritaires en Algérie, j’ai fait faire un 6×6 polyvalent, avec un tri-benne à l’arrière qui peut faire toutes les fonctions. On va d’abord le présenter aux pétroliers en avril prochain. Nous allons inviter toutes les grandes sociétés publiques concernées par la pose de pipelines et le déplacement de derricks (puits de pétrole) nécessitant plusieurs opérations de montage et de démontage pour le transport de matériel de forage. Et à ce niveau des contraintes, le Zetros rassemble tous les arguments pour entrer en scène. Nous attendons aussi la prochaine Foire internationale d’Alger, pour présenter une version 4×4 avec des roues jumelées à l’arrière et aussi un tri-benne. Ce sera le vrai véhicule communal, idéal aussi pour l’entretien de la nouvelle autoroute lorsqu’il neige.
Cela étant, nous sommes convaincus que, à l’exemple des autres modèles Mercedes qui l’ont précédé, le Zetros sera une réussite en Algérie.
L’année 2009 a été marquée par un développement remarquable du réseau Bergerat Monnayeur Algérie, le représentant de Mercedès-Benz. Un travail qui traduit assez explicitement les ambitions en hausse de votre marque sur le marché algérien. De quoi rassurer et satisfaire aussi la maison mère, non ?
Oui, Bergerat Monnayeur a fait un travail remarquable de développement du réseau en construisant des filiales à Sétif, Constantine, Oran et Hassi Messaoud. Ces sites sont plus grands que le site central d’Alger, à Oued Smar, qui va être transféré dès l’été prochain à Rouiba, dans un bâtiment neuf, plus grand et aux normes de Mercedes à Rouiba. Avec Bergerat, nous avons agi de sorte à ce que toutes les entités existantes fonctionnent à 100 % et de la manière la plus efficace possible. Nous allons essayer donc de récupérer la clientèle dans toutes les régions concernées par l’extension du réseau.
Ce qui suppose des prévisions de ventes en hausse comme l’ont déjà souligné les responsables de Bergerat Monnayeur Algérie …
Nos chiffres sont en hausse régulièrement. Nous étions à 500 unités en 2009, et cette année, nous comptons atteindre les 800 ventes. Mais on ne va pas s’arrêter en si bon chemin, puisque nous visons à augmenter encore davantage nos volumes, sachant que le marché algérien a un immense potentiel qui lui permet de se développer à une grande vitesse. On a de l’avenir, surtout que le produit Mercedes est très apprécié chez vous.
L. I