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Philippe de Condé, Managing director Trucks chez Diamal : « On espère voir certains fournisseurs de pièces ou d’équipements d’origine venir s’associer avec des partenaires algériens »

A l’issue de notre visite à l’usine Daimler Trucks Asia, située à Chenai (Inde), Philippe de Condé, Managing director Trucks chez Diamal, présent sur les lieux, a bien voulu répondre à quelques questions. Parole:

Propos recueillis par Lyès Ibalitène

M. de Condé , vous venez d’achever, en compagnie d’une délégation de journalistes algériens, une visite à l’usine Daimler Trucks en Inde, où sont produits les camions Fuso que Diamal commercialise déjà depuis quelques semaines, en attendant l’entrée en assemblage de votre usine à Sidi Moussa. Peut-on savoir avec quel sentiment vous repartez en Algérie ?

D’abord, je repars avec un sentiment de fierté. Fier de vous avoir présenté cette usine. Vous avez eu l’occasion, comme moi, de relever que les gens qui y sont travaillent aiment bien la précision et la rigueur, et que tout est bien ordonné chez eux, d’autant qu’ils ont la mission de livrer des produits Daimler, avec tout ce que suggère en matière de qualité le label allemand. Donc, on était très fier de vous avoir montré cela.

Ensuite, je suis fier de voir qu’au niveau de cette usine, il y a une carte où figurent les noms des  unités d’assemblage qui représentent les marques de Daimler dans le monde, et là vous avez pu voir une place réservée à l’Algérie, un événement tout nouveau puisqu’on est sur cette carte depuis une quinzaine de jours. Notre directrice de la qualité est venue se faire former en Inde, elle y restée pour une formation de qualité, et depuis son départ, on la fierté d’avoir sur la carte notre drapeau et notre pays qui sort en relief sur la partie continent africain où il n’existe que trois unités de production pour Fuso, une au Maroc, une autre au Kenya et maintenant celle de l’Algérie.

Daimler est déjà implanté dans l’industrie automobile en Algérie avec sa marque Mercedes-Benz, à travers l’usine SAFAV-MB de Tiaret. Il est en train de renforcer cette présence avec l’implantation très prochaine d’une usine Fuso – avec Diamal -. Il s’agit, certes, de deux entreprises totalement indépendantes l’une de l’autre, Mais le fait que Mercedes-Benz et Fuso appartiennent au même groupe pourrait-il laisser envisager une sorte de coopération, technique ou autre, entre les deux sites algériens ? Si c’est cas, à quel type de coopération pourrait-on s’attendre ?

A l’usine de Tiaret, la SNVI travaille avec en collaboration avec Mercedes-Benz. Dans ce cas, il s’agit d’un échange de technologie. Mercedes-Benz est une division du groupe Daimler, mais qui a été complètement séparée de la division Misubishi Fuso du même groupe. Par contre,  les deux divisions ont toujours des composants qui risqueraient d’être communs pour les deux usines, et c’est à ce niveau de l’approche que va se situer l’avantage de pouvoir chercher à tirer des synergies de ce partenariat déjà existant à travers l’usine de Tiaret et à inciter Mercedes à envoyer des fournisseurs de première monte qui fabriqueront en local et participeront à approvisionner aussi bien les modèles civils Merceeds-Benz, dont la gamme va continuer à se diversifier, que les modèles Fuso qui vont être assemblés par Diamal.

Une association technologique est donc possible parce nous allons avoir des composants communs pour les deux usines qui seraient fabriqués en local.

Dans la même logique, la possibilité de voir l’usine de Sidi Moussa bénéficier de l’apport de fournisseurs de première monte de chez Daimler a été évoquée par les responsables du groupe avec la presse. Pouvez-vous revenir sur cette question ?

Des contacts avec les responsables de Daimler ont eu déjà lieu  lors de cette visite. Ces derniers nous pont fait savoir qu’il y a effectivement la possibilité d’avoir des discussions avec des fournisseurs de première monte chez le constructeur. En fonction de la volumétrie, on aura l’avantage d’avoir un industriel qui sera implanté seul ou en association avec un partenaire algérien. Comme c’est une nouvelle économie qui est en plein démarrage en Algérie, ça va prendre un peu de temps pour sa mise en place.

Mais, on espère de voir certains fournisseurs de pièces ou d’équipements d’origine venir s’associer avec des partenaires algériens. On connaît déjà ceux qui sont dans l’industrie mécanique. Sinon, il y a aussi une phase intermédiaire, le carrossage. Nos camions arrivent en châssis cabine, et la carrosserie on en trouve de tout type en Algérie. On a déjà des partenaires qui fabriquent des plateaux, des bennes (basculantes et tasseuses), des cellules frigos et des citernes.

En attendant ces étapes, ya-t-il eu déjà une prospection, et peut-être des contacts, avec des fournisseurs susceptibles de prendre part à l’assemblage des camions par Diamal ?

 

S’agissant de la prospection pour les composants, on a déjà les entrants locaux dans le cahier des charges. Aujourd’hui, on a un choix très limité. La première des choses, c’est que le ministère nous donne la possibilité de nous lancer dans les entrants du transport, ce qui est un premier élément. Après, pour ce qui est des fluides (lubrifiants et liquides de refroidissement), on va se rapprocher de Naftal. Nous allons travailler avec des fournisseurs locaux pour ce qui est des batteries et des pneumatiques.

On attend aussi l’arrivée de nouveaux partenaires. A ce titre, il y a des discussions qui ont commencé à s’opérer puisqu’il y a des partenaires qui veulent rentrer sur le marché des composants, des pièces pratiquement simples à produire mais qui dépendent des cahiers de charges des constructeurs, notamment les réservoirs et des lames de ressort. On a bon espoir d’avoir dans deux ans quelqu’un qui sera en mesure de nous fournir ces éléments.

Des discussions sont également en cours avec SNVI-ZF, puisque ZF produit des boîtes de vitesse actuellement en Algérie et qui sont exactement les mêmes que celles que nous montons sur nos camions DAF.